Je survolais Jiayuguan. L’atmosphere etait parfaitement calme. Nous venions d’effectuer notre compte-rendu de position avant de quitter le controle aerien de Lanzhou. Un Lapsang Souchong fumait tranquillement sur ma tablette et me voilait legerement les ecrans LCD sur lesquels je pouvais lire une assiette de 2,5 degres. Encore 7 heures de vol et je poserais la bestiole a Paris.
Du haut de mes 35000 pieds je me suis alors penche par le hublot et qu’est ce que j’ai vu? L’ombre de moi-meme pedalant sur une route enneigee face au vent, au bout du rouleau. 4300 km au compteur de l’absolu qui allait me couter ce voyage.
Le pilote s’est etonne de l’amnesie du cycliste. Difficile d’etre un cyclopilote photographe. Le velo etait important, primordial meme, mais quitter la machine volante pour devenir une machine a pedaler n’etait simplement pas le but de l’aventure. Le cycliste a fini par le comprendre et il a pris le bus.
J’ai refait des photos hier soir et j’ai repris ma camera. Si le principe du velo et les transitions qu’il autorise conserve toute sa valeur a mes yeux, je ne saurais sacrifier mon envie de voir, de temoigner et les besoins reciproques de la famille sur l’autel d’un ideal puriste et de ses exigences.
Il y aura donc des compromis dans ce voyage mais la route de Paris reste heureusement ouverte, a bicyclette! Quelques jours de repos pour soigner ma creve a jiayuguan puis je reprendrai la route de soi, celle de la soie vers Hami puis Turpan.
Hello François
Bravo. Il y a l’ethique mais il y a surtout le sens. A ne jamais perdre de vue. C’est toi qui fixe les regles et les regles doivent s’adapter à l’objectif. Tu semble ne pas te tromper de but, celui de la découverte et de la rencontre. Le vélo n’est qu’un moyen.
Bonne route à toi
Philippe
Bon, te voilà enfin devenu un peu raisonnable ! C’est plutôt un bon présage pour la suite de cette aventure. Bon vent….. si j’ose dire
salut François, s’arrêter un peu, n’est ce pas s’autoriser à voir autre chose ? plus petit. Plus lent. Plus subtil. Un autre point de vue. Bises.
Salut François,
Tu m’avais dit vouloir rencontrer des peuples et partager un moment de leur vie, découvrir des contrées lointaines…en prenant ton temps ! Retrouver un tempo et un rythme que notre vie de citadin ne nous permet plus… Alors autorise toi à ralentir quand tu le ressens…à poser le vélo quand pédaler devient insensé…le challenge n’est pas dans le nombre de tour de roues…Courage
Franky