Deux tourtereaux perdus dans l’Himalaya.

Par 13 octobre 2017Non classé

–La vallée du Gange–

La « Saison 2 » de mon périple himalayen (en couple, des sources du Gange à la frontière népalaise) a commencé en fanfare le 7 octobre ! Nous étions parti pour deux jours faire notre pèlerinage aux sources du Gange. Un premier trek ensemble de 36 km jusqu’au glacier qui déverse son offrande jusque dans le golfe du Bengale.

 –près des sources du Gange–

J’avais négocié le taxi pour nous ramener à Malla, plus bas dans la vallée, afin de reprendre ensemble le chemin de ma traversée le lendemain matin. Les camions s’accumulaient devant nous. Un puis deux puis trois. Le chauffeur était pressé, la route sinueuse, la nuit tombait. Le camion de devant ne voulait pas nous laisser passer, malgré les appels de phare et les coups de Klaxon. Mais qu’il se mette sur le côté nom d’un chien ! C’est ce qu’il a fait, sauf que devant lui n’était qu’un mur de rochers et même tout près des Dieux, un camion ne traverse pas les rochers. Boum bada boum ! Crash. Je mange la banquette avant (perle de sang sur le pif), le pare brise explose, la portière avant gauche se plie comme du plastique, le toit du véhicule est en partie arraché. Marianne, assise à l’arrière droite, n’a rien.
 –l’accident de voiture–

Incartades entre les deux chauffeurs, le radiateur du camion est mort, l’avant droit défoncé. Euh… Fait-on des constats en Inde? Pas tout de suite apparemment. Après 30 minutes de palabres, nous repartons. Le chauffeur nous ayant promis Malla, nous aurons Malla, sans pare brise, mais avec des freins. Dans la nuit noire, nous tenons fermement la banquette avant. Je songe que si j’avais été seul, je me serais certainement assis à la place du mort, la bien nommée. Merci ma chérie! Manifestement, nous avons un bon karma, vu les pentes vertigineuses le long desquelles serpentait la route…
–Marianne, en montant vers le Sahastra Tal––sur les crêtes– 

Le lendemain, comme prévu, nous prenons le sentier du Sahastra Tal, un lac perché à 4500 mètres d’altitude que domine un col donnant accès à la vallée de la Bilangana. Dès la phase de préparation de ce voyage, cette partie du parcours m’avait inquiétée car je n’avais qu’une carte très sommaire montrant un trait pointillé en forme de S pour tout descriptif de la descente.

 

–le Dodhi Tal, juste en dessous du Sahastra Tal–

Et mes inquiétudes se révèlent fondées. Nous nous perdons du mauvais côté de la crête. Les pentes sont vertigineuses. Comme les parois de l’intestin, de multiples replis du relief cachent de profondes saignées qu’il faut franchir en désescaladant puis en remontant des blocs de rochers. Nous finissons par établir un bivouac sur un minuscule replat à la nuit tombée. Marianne est épuisée. Belle entrée en matière. 

–notre bivouac sur un petit replat avec le tarp que Marianne a emmené pour la partie que nous faisons ensemble–

Nous retrouvons le sentier le lendemain pour mieux se perdre à nouveau et se retrouver après quelques descentes et remontées épuisantes. Idem le jour d’après. Dans ces contrées grandioses aux reliefs tourmentés, aux gorges profondes, aux arbres suspendus, il est inutile d’espérer rejoindre quelque destination que ce soit hors sentier. Pas de raccourci qui ne tienne, pas de chemin buissonnier à moins de compter sur Shiva pour une descente en rappel une fois accroché aux grattons d’une falaise. Nous parvenons finalement dans la vallée de la Mandakini, qui mène au lieu saint de Kedarnath, au bout de quatre jours très éprouvants. Ah, le bonheur d’une douche chaude après cela, une caresse divine, notre graal, en attendant de nous perdre à nouveau sur les contreforts de la Nanda Devi.

Participer à la discussion 4 Comments

  • Coutelier dit :

    Salut François,
    Super de suivre ton (votre maintenant) aventure depuis notre rencontre à Kaza. En te lisant et en regardant tes superbes photos c’est quelque part le prolongement de la mienne d’aventure qui elle était facile bien calé et encadré sur ma petite Royal Enfield, pour moi le périple c’est arrêté à Manali après un magnifique parcours depuis Kibber, le col du Kunzum, le lac Chandratal et enfin le col du Rohtang
    Je suis maintenant rentré dans les Aravis avec mon petit confort quotidien, je continue de voyager en lisant ton blog !
    Tout mon respect à vous deux, que votre aventure soit belle et prudence.
    Jean Pierre

  • Marie-Annick dit :

    Belles images, récit sur le vif : on s’émerveille, on vivre, on frisonne et on partage avec vous cette aventure. Bonne suite.

  • Benoit dit :

    Magnifique aventure qui me rappelle quelques souvenirs lointains mais sans doute pas autant d’engagement physique, il est tellement facile de se perdre dans ces paysages. Eh oui je vous fait enfin signe et profite bien de vos photos toujours aussi belles. Fin d’AEL le 15/11 et controle technique effectué (ah c’est sur ça fait moins rêver!). Revenez nous entiers, les rognens vous bisent.

Leave a Reply to Marie-Annick Cancel Reply