La bande d’arret d’urgence

Sur la bande d’arret d’urgence: A vendre, 2 lapins pendus par les oreilles, un poisson chat agonisant au fond d’un seau, 2 sacs plastiques accroches au sommet d’un piquet, leur contenu m’echappe, pas le temps de m’arreter. Quelques maisons ont pignon sur autoroute; ne pas egarer la marmaille. Un cycliste en sens inverse qui n’a pas un visage pale bien entendu. Et puis un pauvre here d’une salete indescriptible. Les cheveux lui tombent jusqu’a la taille. Il marche appuye sur un baton vers une destination qu’on imagine definitive et peut etre pas si lointaine. Sur 330 km j’ai aussi croise une quinzaine de conquerants de l’inutile passant la serpilliere sur les rembardes de securite. Autant compter les grains de sable du Sahara! Au concours de klaxon les chinois sont tres bons -les plus hargneux sont les chauffeurs de bus- mais il me semble qu’ils peuvent encore apprendre de leurs maitres indiens. Sur la bande d’arret d’urgence, deux gamins reparent leur trotinette, on vient prendre son bus ou l’on va au marche. Un camionneur change le train arriere de son vieux tacot repeint couleur gris poussiere. Il n’y a pas de petits metiers: les camions pissent pour refroidir leurs freins, il faut donc leur remplir la vessie. Ceux qui s’en chargent ont installe un campement de fortune juste derrier la rembarde et achemine des tuyaux d’eau.

Toute cette vie au beau milieu du danger explique peut etre pourquoi 143 voitures de flics m’ont depasse pendant 4 jours sans qu’aucune ne me jette le moindre regard! Mais au fait, pourquoi la police aime-t-elle tant les autoroutes?