« Vous connaissez Raivavae ? », nous a dit la dame du service bagage de l’aéroport de Papeete. Il nous en manquait un sur les quatorze enregistrés au départ de Paris.
« Pas du tout. C’est où ? » lui a-t-on répondu. Et c’est ainsi que notre voyage de 4 mois dans les îles polynésiennes a pris un tour inattendu, pour un bagage perdu.
Quinze jours plus tard, nous rencontrions Mihi et Haipuna, sur leur petit bijou des Australes, inconnu au bataillon des joyaux polynésiens qui font les unes des magazines.
Nous y avons fait deux séjours d’une durée totale de un mois et demi, le temps de placer Mihi et Haipuna pour toujours dans un coin privilégié de notre cœur.
Notre escapade polynésienne avait deux vocations : renouer les liens familiaux après l’épreuve de mon Canton-Paris à vélo, en grande partie en solitaire, mais aussi approfondir notre connaissance des archipels polynésiens qui nous avaient envoutés lors d’un premier séjour d’un mois et demi en 2007.
La Polynésie est isolée, hors de prix, et l’immense majorité du tourisme se concentre sur l’archipel de la Société et quelques atolls des Tuamotu. Il faut voir le « shark feeding » de Moorea pour mieux se convaincre de la nécessaire régulation du tourisme de masse.
Mais heureusement qu’existent ailleurs en Polynésie de nombreux paradis qui en sont préservés, comme Raivavae.
Ou les Marquises !
Voyager en famille nous a donné la chance extraordinaire de passer beaucoup de temps avec nos enfants, de mieux les connaitre,
de leur faire l’école et donc, de découvrir la difficulté d’être prof !
Rencontre privilégiée avec nos enfants donc, mais aussi avec de nombreux polynésiens dont certains nous ont accueilli chez eux comme Jeanne et Hugues, l’électricien de Rurutu, rencontrés sur le bateau qui ravitaille les Australes. Merci encore à eux, ainsi qu’à tous les autres qui se reconnaitront !
Cette expérience polynésienne fut pour nous la découverte d’un temps lent, parfois de l’ennui. Voyageant à vélo, nous étions contraints par le poids. Peu de livres, et à Raivavae, par exemple, pas de magazines, de journaux, de télévision, de radio, de « distraction ». Pour des personnes habituées à la suractivité, il n’est tout simplement pas si facile de prendre le temps de vivre, de laisser libre court à l’improvisation, à la spontanéité. Mais quelle belle leçon de vie !
Notre escapade polynésienne est racontée dans ce film.